L’Université

Au premier coup d’œil, je comprends que je suis dans une université de gosses de riche. Humm ça promet. Je suis officiellement la plus pauvre de la gang haha. Les classe sont minuscules, au maximum 40. Ça change des auditoriums de l’UL! Aussi je ne sais pas ce qu’ils ont les Argentins, mais j’ai vraiment l’impression de régresser et de me retrouver au secondaire. Les profs doivent dire ‘’chuuuut’’ aux élèves qui ne se la ferment pas, alors qu’au Qc ça aurait fait longtemps qu’on leur aurait montré la porte. Le pire, c’est que les profs prennent les présences. Un à un, il faut lever la main et dire « présent ». Non mais ça faisait longtemps que j’avais vu ça! Surtout qu’ils ont le don de massacrer mon nom. Je ne me reconnais pas particulièrement quand on dit « Péchand ».

Aussi tout est un peu archaïque. Pour s’inscrire à un cours, il faut que tu ailles en personne au bureau et que tu remplisses un formulaire. On oublie toute l’idée d’un campus virtuel! J’ai même un prof qui nous a avoué que c’est la première fois qu’il utilise un ordinateur pour donner son cours. Donc son diaporama est toujours 3 pieds à côté de l’écran, tout étiré, minuscule et inévitablement illisible haha.

 Les profs sont toujours en retard, donc maintenant je ne me stresse plus. Si j’arrive 30 minutes en retard, le prof me dit bonjour avec un grand sourire honnête. Anyway les profs ne s’excusent même pas pour leur 15 minutes minimum de retard quotidien.

L’avantage c’est que j’ai une vue sur la rivière et le quartier riche de la ville pendant mes cours. Mon uni est située dans le quartier méga top cool riche de la ville, ce qui est plutôt un hasard des choses.  Il y a de cela quelques années à peine, ce quartier-là était épouvantable. Mon uni a décidé d’acheter quelques bâtisses vu que ça ne coûtait rien, mais ils en ont seulement acheté 4 au final parce qu’ils se sont dit que jamais les étudiants n’oseraient aller étudier dans un coin aussi lugubre de la ville. Maintenant les bâtisses valent des millions :P Ma prof m’a toutefois conté que lors sa première année d’enseignement dans ces bâtiments-là, ils avaient des chaudières pour recueillir l’eau qui s’égouttait du toit et on entendait les rats se promener dans les murs.